CHAPITRE VIII. - Essais sur la physique et la chimie.
CHAPITRE VIII
ESSAIS SUR LA PHYSIQUE ET LA CHIMIE
Si l'état actuel de nos connaissances nous permet de juger sans rigueur les
théories météorologiques de LAMARCK, il n'en est plus, hélas ! de même pour ses
élucubrations physico-chimiques. LAMARCK avait cinquante ans quand il publia son
premier ouvrage de physique : en effet, ses Recherches sur les causes des
principaux faits physiques parurent en 1791 ; pourtant c'était presque une œuvre
de jeunesse puisque, d'après l'Avertissement, elle avait été composée dix-huit
ans auparavant et présentée en 1780 à l'Académie des sciences, ainsi qu'en fait
foi l'apostille de CONDORCET, en date du 3 mai 1781, reproduite à la fin du
second et dernier volume. La doctrine exposée dans ce livre ne semble avoir eu
aucun succès : celle de LAVOISIER, alors connue sous le nom de théorie
pneumatique par opposition à la théorie pyrotique des anciens chimistes,
commençait à être presque universellement admise. Aussi pour justifier ses
théories, LAMARCK fut-il amené à faire paraître coup sur coup en 1796 et 1797,
deux autres ouvrages, qui, avec ses Recherches et quelques mémoires isolés,
forment toute son œuvre physico-chimique.
Il consacra l'un de ces ouvrages à la Réfutation de la théorie pneumatique ou de
la nouvelle doctrine des chimistes modernes (1796) : il la présentait « article
par article, dans une suite de réponses aux principes rassemblés et publiés par
le citoyen FOURCROY, dans sa Philosophie chimique (1) » En formu- [formulant]
(1) Ce livre était alors tout désigné pour subir l'attaque de LAMARCK : en effet
s'il faut en croire CUVIER, c'est en grande partie à l'étonnante activité de
FOURCROY l'apôtre de la chimie nouvelle - que celle-ci obtint l'assentiment
presque universel qui l'accueillit. Outre les éditions de son Cours de chimie,
sa Philosophie chimique eut trois éditions Françaises (1792-1796-1806) et huit
ou dix traductions qui en firent le livre élémentaire de presque toute l'Europe.
« Eloge historique de Fourcroy, » (loc. cit. 1, p. 311).
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